Compte de résultat : savoir l’analyser et le piloter toute l’année
Publié le 12 juin 2023
Le compte de résultat se rencontre sous de multiples formes en entreprise. À chacune correspond un besoin spécifique. Faisons le point des objectifs poursuivis tant par un compte de résultat comptable annuel, que prévisionnel ou analytique.
Attachons-nous à comprendre la périodicité souhaitable pour chacun et les manières de les analyser.
Enfin, découvrons les moyens informatiques et organisationnels qui favorisent le bon pilotage du compte de résultat en entreprise.
1 - Compte de résultat : les différentes formes selon les objectifs poursuivis
Le compte de résultat s’utilise et se rencontre à de nombreux moments de l’année. Nous ne pouvons nous contenter d’une approche de comptabilité générale dans le cadre de l’obligation légale annuelle. Voici un panorama complet des formes qu’il revêt et des objectifs poursuivis.
1.1 - Compte de résultat (CR), partie intégrante des documents comptables annuels
Bien sûr, la première chose qui vient en tête en matière de CR, c’est l’établissement des comptes annuels de l’entreprise. C’est par définition un condensé du film de l’exercice avec ses produits et ses charges. Par opposition, le bilan constitue une simple photo à date des emplois et des ressources.
a - Compte de résultat annuel : un tableau des produits et des charges
Document de synthèse obligatoire, tout comme le bilan et les annexes, le compte de résultat présente les produits et charges de l’exercice dans un ordre normé. Tout d’abord, le résultat d’exploitation détaille :
le chiffre d’affaires ;
les variations de stocks ;
la production ;
les achats de marchandises, de matières premières et de consommables ;
les charges externes et services extérieurs ;
les impôts et taxes ;
les charges de personnel ;
les dotations et reprises de provisions et d’amortissements ;
les subventions ;
les autres produits et charges.
Vient ensuite le résultat financier. Son addition avec le résultat d’exploitation constitue le résultat courant. Puis interviennent les postes exceptionnels, la RSP et l’impôt société. Enfin, le résultat net apparaît en bas de tableau, par différence entre le total des produits et le total des charges.
La plupart des entreprises sont tenues à une comptabilité d’engagement et non de trésorerie. Aussi, les charges et produits se comptabilisent ou se provisionnent à la date des factures ou des faits générateurs et non pas des encaissements ou décaissements.
b - Compte de résultat sous forme de soldes intermédiaires de gestion (SIG)
La présentation du compte de résultat appelée SIG correspond à un reclassement de tous les produits et charges dans un but d’analyse économique et financière. Bien que facultatif, vous retrouvez cet état dans toute plaquette de comptes d’entreprise.
Ce compte de résultat décompose le montant du bénéfice ou de la perte de l’exercice avec successivement le montant de chacun des postes suivants :
chiffre d’affaires ;
marge brute ;
valeur ajoutée ;
excédent brut d’exploitation (EBE) ;
résultat d’exploitation (RE) ;
résultat courant avant impôt ;
résultat exceptionnel ;
résultat net comptable.
c - Compte de résultat d’une liasse fiscale
La déclaration fiscale annuelle comprend exactement les mêmes éléments de résultat comptable que la plaquette des comptes. Le CR se présente sur deux pages sous forme de tableau, sur les imprimés 2052 et 2053 pour la plupart des entreprises.
1.2 - Compte de résultat prévisionnel
Le processus budgétaire conduit à bâtir des documents de synthèse, dont le compte de résultat, le bilan et le plan de financement prévisionnel. Les principes de présentation demeurent identiques avec le résultat annuel d’exploitation, financier et exceptionnel.
Un tel CR permet le pilotage des marges sur les produits et services ainsi que des coûts comparativement au budget. Ce compte de résultat prévisionnel s’utilise aussi pour la recherche d’investisseurs ou de financements bancaires. Il fait à ce titre partie d’un business plan classique.
1.3 - Compte de résultat analytique, un découpage pertinent des activités
La dernière forme que peut prendre le CR c’est une présentation basée sur la comptabilité analytique. Mettez en place le paramétrage des centres de coût et de profit, éventuellement selon plusieurs axes d’analyse. Ainsi, les écritures comptables qui impactent les comptes des classes 6 à 9 s’enrichissent d’informations supplémentaires.
Tous les postes du CR peuvent ensuite se découper plus finement qu’avec seulement le plan comptable général. Il devient possible alors de bâtir plusieurs sous-résultats, par activité, par site, par centre de coût ou de profit, etc. C’est le besoin opérationnel qui pilote la définition et la construction de chaque compte de résultat analytique.
1.4 - Compte de résultat : périodicité d’établissement
À chaque situation correspond un compte de résultat. Ce type d’état financier n’existe pas que pour la clôture. Il peut également s’utiliser à d’autres moments de l’année, sous des formes moins légales, simplifiées ou plus opérationnelles pour la gestion.
a - Les obligations comptables et fiscales
Pour le compte de résultat officiel et légal, qu’il s’agisse des états financiers annuels ou de la liasse fiscale, les textes laissent peu de marge à l’initiative personnelle, tant en présentation qu’en contenu. La périodicité est annuelle, peu importe la date de clôture retenue, à l’exception toutefois du premier exercice comptable qui peut s’avérer plus court.
b - Les besoins de pilotage des activités de l’entreprise
Vous appartenez à un groupe de sociétés ? Généralement, l’établissement de situations comptables mensuelles constitue alors la règle pour le reporting consolidé. Ce sont souvent des comptes de résultat présentés sous une forme adaptée à la gestion. Vous pouvez aussi bâtir des CR allégés dont une partie des charges s’estime sur la base du budget. Rien ne contraint en effet à réaliser ces situations périodiques avec le même degré de finesse que pour la clôture.
2 - Comment analyser les différents comptes de résultat d’une entreprise ?
Selon l’angle du compte de résultat et l’objectif poursuivi, votre analyse diffère. Voici les principales utilisations pratiques que vous pouvez trouver afin de lire et interpréter les chiffres.
2.1 - Analyse annuelle du film de l’exercice comptable a posteriori
Lors de la préparation de la clôture comme après la finalisation des comptes annuels, le DAF se charge d’analyser le compte de résultat général, voire analytique. Voici quelques situations classiques auxquelles il est confronté.
a - Revue indiciaire du compte de résultat comparé à N-1, un outil de contrôle interne
Avant d’envoyer la balance générale et le FEC (fichier des écritures comptables) au commissaire aux comptes, le DAF s’assure de quelques dernières vérifications. La revue indiciaire du compte de résultat comparé à N-1 constitue un outil de contrôle interne. En anticipant ce travail que réalisera aussi le CAC, le directeur financier vérifie donc la cohérence des données.
Il doit à cette étape savoir expliquer les grandes variations en euros ou en % grâce à sa connaissance de l’entreprise et des événements intervenus. Dans le cas contraire, il investigue et fait corriger le résultat si nécessaire.
b - Analyse des résultats économiques et communication avec les tiers
Le CFO prépare ou fait préparer les commentaires du compte de résultat, voire le montage d’un CR simplifié. Ces éléments aident à communiquer avec les tiers comme le CSE, l’expert-comptable du CSE, les banques ou les commissaires aux comptes tout comme le CODIR et la DG. Ce type de document court et argumenté sert de pense-bête toute l’année qui suit. Il comporte aussi les ratios essentiels ainsi que la comparaison synthétique avec le budget.
c - Savoir lire les soldes intermédiaires de gestion et calculer les ratios du CR
Le responsable financier procède aussi au calcul de divers ratios et indicateurs basés sur le compte de résultat annuel. Notons principalement :
le taux de marge sur chiffre d’affaires ;
la valeur ajoutée dégagée avant de rémunérer les salariés, les banques, l’état et les actionnaires ;
l’EBE ou EBITDA ;
le poids de l’endettement avec les frais financiers ramenés sur le CA ;
la capacité d’autofinancement (CAF) qui permet de savoir à quelle hauteur l’entreprise peut investir sur fonds propres sans dégrader son fonds de roulement.
2.2 - Exploitation mensuelle ou ponctuelle du compte de résultat
Chaque mois, trimestre, voire semaine dans certaines activités, l’analyse du compte de résultat aide les dirigeants à prendre leurs décisions. Elle contribue aussi à corriger la marche de l’entreprise en cas de dérives constatées dans les opérations.
a - Gestion budgétaire : comparaison des résultats réels avec les prévisions
Sur ces périodes courtes, la comparaison du compte de résultat réel ou simplifié à celui du budget est le meilleur moyen d’identifier l’avancement et le respect des objectifs. Parfois, ajouter la colonne N-1 complète judicieusement l’analyse.
Selon la complexité des activités et de l’organisation, ce suivi du résultat comparé au budget se découpe aussi analytiquement. L’essentiel réside dans le choix d’indicateurs de résultat représentatifs des besoins des opérations et faciles à budgéter.
b - Lecture économique de l’activité par la comptabilité analytique
Pour affiner le pilotage et la gestion de chaque service de l’entreprise, rien de mieux que de concevoir des tableaux de bord issus du compte de résultat analytique de chaque activité ou de chaque centre de coût. Ainsi, une société multisite communique à chaque responsable de magasin ou de restaurant par exemple, le compte de résultat simplifié de son établissement. Bien sûr, tous ces éléments analytiques doivent reboucler avec le total de la comptabilité générale de l’entreprise.
2.3 - Gestion de la rentabilité de l’entreprise
Le compte de résultat constitue aussi un formidable outil pour l’analyse de la rentabilité. Plusieurs axes s’envisagent selon l’activité et l’organisation de l’entreprise. Voici quelques idées pour vos contrôleurs de gestion.
a - Calcul et surveillance des charges fixes, variables et des quantités
Si la notion de charges fixes et variables fait sens dans votre activité et organisation, construisez un axe analytique de cette manière. Ainsi vous disposez d’informations afin de bâtir un compte de résultat de gestion en séparant les deux types de charges. Ce style de reporting aide à suivre l’atteinte du point mort et le taux de couverture des frais fixes.
Lorsque les quantités commercialisées peuvent s’interfacer en comptabilité, c’est une opportunité pour effectuer le calcul de ratios comme la marge unitaire. Avec un tel compte de résultat enrichi, vous déterminez les écarts au budget et les répartissez entre effet prix et effet quantité.
b - Abaques de comptes d’exploitation simplifiés pour le contrôle de gestion
Dans certains secteurs d’activité, le contrôle de gestion intervient pour aider les managers opérationnels à prendre leurs décisions. C’est souvent dans l’urgence qu’il faut trancher face à des opérations concrètes du quotidien, confirmer les achats de nouvelles matières premières, lancer ou arrêter des produits ou services, recaler le taux de marge, etc.
Disposer alors d’abaques conçus spécialement pour votre entreprise permet de faire la différence ! Vous automatisez l’exercice de simulation de la rentabilité. Vous répondez rapidement aux sollicitations de l’exploitation. Ces modèles d’analyse souvent sur tableur Excel comprennent des données de charges fixes, des coûts de production et des taux de marge commerciale standard. Assurez-vous périodiquement que ces informations financières se recoupent bien avec le compte de résultat. La vérité vient toujours de la comptabilité !
3 - Comment organiser le pilotage du compte de résultat ?
Pour bien gérer les différentes formes de compte de résultat dans une entreprise, la correcte organisation de l’équipe finance et le choix des bons outils importent.
3.1 - Les outils informatiques indispensables au suivi du compte de résultat
La plupart des applications informatiques, ERP ou non, contribuent à la conception de comptes de résultat pertinents et fiables. Ne pensez pas qu’il suffit d’un bon logiciel comptable !
a - Les applications comptables
Aujourd’hui bien peu d’écritures, sauf les OD et diverses provisions de fin de mois — et encore — se saisissent manuellement dans la comptabilité. En effet, la dématérialisation des factures fournisseurs entraîne de plus en plus l’automatisation de ces tâches. L’entreprise recourt à des systèmes de reconnaissance de caractères (OCR) et de machine learning voire de robotisation. Ces processus exigent de prêter attention au paramétrage des écritures ainsi qu’à l’approbation des dépenses et à la validation des pièces comptables.
Pour autant, la comptabilité demeure le réceptacle de nombreuses autres interfaces comme la gestion commerciale, les charges de personnel, les banques, les amortissements, etc. Le paramétrage des outils informatiques requiert beaucoup de rigueur et de précision afin que chaque flux financier s’enregistre au bon endroit. La production d’un compte de résultat fiable en dépend.
b - La gestion commerciale, des achats ou des dépenses
En tant que DAF, souciez-vous de ces logiciels qui pilotent l’exploitation en amont de la comptabilité. C’est là que commencent les flux financiers par définition. Les informations doivent être correctement classées et imputées sur le plan analytique. C’est le rôle du service financier de s’en préoccuper au plus près des managers terrain. Un bon contrôle interne s’impose dans l’entreprise pour fiabiliser les workflows et le traitement de chaque pièce comptable.
c - Les outils décisionnels et de reporting
Le pilotage du compte de résultat passe aussi par les outils décisionnels en aval de la comptabilité. Selon la complexité de l’organisation de l’entreprise ou la quantité de centres de coûts et d’axes analytiques, le recours à ce type de logiciel de gestion fluidifie grandement le reporting. L’application attaque la base de données comptables.
Elle peut également intégrer d’autres sources d’information liées à l’exploitation, par exemple la gestion des achats de marchandises ou des ventes de produits et prestations. Elle restitue divers tableaux automatisés de reporting comme un compte de résultat analytique ou de gestion en fonction de divers axes.
d - Gestion des dépenses professionnelles pour votre compte de résultat : contribution de Spendesk
La plateforme de dépenses de Spendesk représente une opportunité pour les PME et TPE de simplifier la gestion et le contrôle des dépenses professionnelles. En un seul endroit accessible de partout y compris sur mobile, les collaborateurs peuvent :
établir leurs notes de frais dématérialisées ;
réaliser des dépenses grâce à des cartes de paiement nominatives virtuelles ou physiques ;
demander l’autorisation d’effectuer un achat et transmettre la photo de la facture fournisseur.
En outre, Spendesk assure une traçabilité de tous les justificatifs comptables archivés sur la plateforme. L’application propose aussi la gestion des approbations, la précomptabilisation des écritures, le suivi budgétaire et le reporting des dépenses. Tous ces éléments contribuent à bâtir un compte de résultat sécurisé, documenté et en phase avec l’exploitation.
3.2 - Structurer l’équipe finance pour la gestion du compte de résultat
Avec la digitalisation des processus et l’automatisation des tâches, les métiers au sein de la DAF évoluent. Les collaborateurs disposent de plus de temps pour l’analyse.
a - Rôle de l’équipe comptable dans la détermination des résultats
Les comptables voient leur métier bouleversé avec la suppression des tâches répétitives et chronophages comme la collecte des factures et la saisie manuelle. Ils occupent désormais une fonction davantage orientée sur le contrôle des processus et des interfaces. Ils gèrent les anomalies. Ils interviennent pour adapter et faire évoluer les paramétrages. Le temps dégagé favorise l’analyse et l’appui aux opérationnels qui les interrogent sur les charges, le chiffre d’affaires, les imputations analytiques, les règlements aux fournisseurs, etc.
b - Contrôle de gestion et analyse des résultats économiques et financiers
Le contrôle de gestion se charge d’analyser les données financières, notamment le compte de résultat sous toutes ses formes. La pertinence de ses travaux et de ses recommandations dépend de la qualité de l’information comptable de l’entreprise.
Aussi le contrôle de gestion veille à adapter le compte de résultat opérationnel aux caractéristiques de l’activité. Il se soucie des besoins des managers. Un reporting efficace se construit et se partage avec le terrain, sans quoi faire parler le chiffre reste un vœu pieux.
Piloter et analyser le compte de résultat d’une PME ou TPE, un enjeu significatif
Pour la direction administrative et financière, c’est effectivement une mission de première importance aux multiples facettes ! En structurant votre équipe finance et gestion avec les bons outils, vous rendez les processus plus pertinents en matière de compte de résultat. Vous souhaitez comprendre plus en détail comment Spendesk apporte sa pierre à cet édifice ? Contactez-nous !