Illiquidité : des risques accrus en 2023

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Gabriel Autran

Publié le 3 novembre 2022

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L’illiquidité est un terme qui pourrait bientôt être sur toutes les lèvres. Avec une année 2023 de plus en plus incertaine sur le plan économique, il est venu le temps des décisions pour beaucoup de petites et moyennes entreprises. Qu’il s’agisse de startups ayant récemment levé des fonds, ou des entreprises bien établies avec une marge de manoeuvre financière limitée, la période invite à une gestion plus efficace et plus transparente de ses ressources, pour s’éloigner le plus possible d’un potentiel risque d’illiquidité.

Les PME particulièrement exposées aux risques d’illiquidité

Avec l’année 2023 qui s’annonce mouvementée, un pas de deux s’engage entre optimisation des coûts et changements structurels au sein des sociétés, afin d’éviter de se retrouver en situation d’illiquidité, c’est-à-dire sans moyens d’honorer les traites courantes et autres créances.

L’illiquidité, une des répercussions de la crise du COVID

Pendant la crise du COVID, les entreprises ayant contracté des prêts d’état se retrouvent aujourd’hui en situation de devoir les rembourser, alors que ces dernières n’ont pas nécessairement récupéré le temps (et le chiffre d'affaires) perdu pendant la crise sanitaire. C’est pourquoi, pour de nombreuses petites et moyennes entreprises, l’incertitude et la volatilité planent sur leur santé financière.

De même, l’inflation grignote un peu plus la marge brute de l’exercice du second semestre 2022. Les coûts de production accrus, l’inflation et les coûts de l’énergie n’y sont pas étrangers.
Pour toutes ces raisons, l’assureur Allianz Trade prévoit qu’en 2023, les défaillances d’entreprises seront de nouveau en hausse, à des niveaux supérieurs à l’avant COVID.

Les entreprises ayant le plus de besoins de ressources sous haute tension - notamment celles dont la consommation énergétique est importante - pourraient se retrouver en difficulté pour l’exercice fiscal du second semestre 2022 et premier semestre 2023.

Les tactiques à envisager pour éviter l’illiquidité

La course est donc lancée pour trouver des solutions de financement alternatives, diversifier ses rentrées fiscales et retrouver une flexibilité propre à naviguer les récifs posés par la conjoncture économique. Pour certains il s’agit de se donner les moyens de continuer à se développer. Pour d’autres, il est question de survie.

Les startups et le secteur de la tech de manière générale voient déjà les effets de la contraction liée au bear market. Les fonds d'investissement sont plus frileux, ce qui peut également constituer un risque pour les nouveaux projets. Ceux ayant déjà levé des fonds ont également pour enjeu de conserver leurs réserves de cash.

Bien entendu, plus les financements obtenus précédemment sont importants, plus il est probable de pouvoir continuer à fonctionner de manière optimale malgré les turbulences externes, comme le mentionne Julien Lafouge, durant sa dernière intervention au CFO Connect Summit.

Par conséquent, honorer ses dépenses devient de plus en plus compliqué, toutes les sources de financement et d’économies sont sur la table.

Ce que désigne le terme d’illiquidité correspond donc, pour les entreprises, à une impasse. Rendre son affaire plus résiliante devient donc un indispensable si l’on souhaite pouvoir continuer son activité, et ce malgré l’augmentation des coûts d’exploitation.

La résilience au centre de la gestion des risques d’illiquidité

En fonction des secteurs, les ressources de l’entreprise peuvent se rendre compte que les charges fiscales et les prêts contractés (notamment durant la période de COVID) peuvent constituer un poids supplémentaire pour leur santé financière.

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Pourquoi l’illiquidité inquiète

L’illiquidité peut devenir synonyme d’insolvabilité. Il n’existe bien évidemment pas de solution miracle pour les entreprises en manque de cash. Les causes sont aussi diverses que les solutions. 

Les risques liés au crédit sont donc les plus prégnants dès qu’il s’agit d'aborder l’année 2023. Les petites et moyennes entreprises, dont l’enjeu est de conserver une croissance minimum de fonctionnement, sont au cœur de l’effort de résilience qui concernera vite l’économie française dans son ensemble. 

Dans une telle perspective, il est tout naturel que l’illiquidité soit une des préoccupations majeures des directeurs financiers et des chefs d’entreprises. Contrairement à la crise COVID, il sera difficile, cette fois, de compter sur le “quoi qu’il en coûte” répété à l’envi par les pouvoirs publics durant la période de restrictions sanitaires. 

Ainsi, c’est donc des restrictions budgétaires qui auront plus fréquemment cours dans le secteur privé comme dans le public. Cela ne signifie pas pour autant que se développer deviendra soudainement impossible.

Répondre aux risques d’illiquidité par des mesures de résilience

Pour autant, il reste une constante : bien aborder sa transformation numérique, se doter d’outils performants et bénéficier de données précises constitue un socle sûr. 

Si ce dernier ne suffit pas pour sauver une affaire, il peut néanmoins être précurseur de perfectionnement, en révélant des vulnérabilités dans l’appareil financier d’une société.

De plus, les entreprises n’ayant pas pu bénéficier de financements importants lors des années précédentes ou étant dépendantes des PGE contractés lors de la crise COVID, ont encore plus intérêt à mettre en pratique les leçons apprises durant la crise sanitaire. En effet, ces leçons s’appliquent aussi au nouveau panorama économique.

La data est également au cœur de l'effort de guerre, bénéficier d’une vision claire sur l’état de ses finances et de ses dépenses est un essentiel pour pouvoir prendre les bonnes décisions - surtout en temps de crise.

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Préparer 2023 en évitant les risques d’illiquidité

Ce qui pouvait paraître comme une période faste, où il n’était pas nécessairement indispensable d’avoir une bonne gestion des dépenses ou une optimisation de ses processus professionnels sophistiqués est maintenant une vision dépassée.

L’illiquidité d’une entreprise peut trouver son origine dans plusieurs raisons, qui lient à la fois facteurs externes et internes. Les premiers sont difficilement maîtrisables, et dépendent en grande partie de la conjoncture. Une baisse de l’activité due à une demande plus faible ? 

Comme le mentionne notre livre blanc sur le sujet, rendre ses fonctions financières plus flexibles, grâce à une batterie d’outils à l’ergonomie et aux performances généralement supérieures, pourrait prévenir certaines des erreurs amenant au manque de liquidités. 

Dans tous les cas, il est préférable de ne pas attendre que la crise atteigne son paroxysme pour prendre ses dispositions pour rendre son organisation plus résiliente, car au vu du contexte, espérer le meilleur et prévoir le pire est sûrement le raisonnement le plus sûr.