Avec une baisse moyenne de 4 % par an depuis 2002, l’usage du chèque ne représentait, en 2021, plus que 3 % des paiements réalisés en France. Dans un contexte de transactions de plus en plus dématérialisées, il n’est pas difficile d’imaginer que le chèque fera bientôt sa révérence. Peut-on le déplorer ? Qu’allons-nous perdre ? Avez-vous déjà entraîné une réaction en chaîne en tentant de signer un chèque ? Regardons cela de plus près :
Sommaire :
- Paiement par chèque pour les entreprises : avantages et défauts
- Le paiement par chèque va-t-il vraiment disparaître ?
- Le chèque électronique en troisième voie
Paiement par chèque pour les entreprises : avantages et défauts
Les beaux jours de la vente par correspondance et par paiements postaux sont aujourd’hui derrière nous. Les cas d’usage du chèque se trouvent drastiquement réduits. Dorénavant, il s’agit le plus souvent d’effectuer des achats aux sommes importantes, dans la mesure où le chèque n’a pas de limite de paiement, comme la carte bancaire.
On peut néanmoins rétorquer que les virements bancaires permettent également d’effectuer des transactions sans limite de montant. Pourtant, certaines dépenses du quotidien, comme le paiement d’une cantine scolaire, font toujours office de standard pour le paiement par chèque.
Ainsi, on peut distinguer quelques avantages lorsqu’il s’agit de comprendre comment le paiement par chèque peut servir aux entreprises :
Le paiement par chèque, comme indiqué plus haut, n’a pas de montant plafond ;
Il permet également d’éviter de transporter des sommes importantes en liquide ;
Le paiement par chèque est traçable grâce à un document papier ;
Il permet des paiements en différé.
Pour une entreprise naissante, n’ayant pas forcément accès à des moyens de paiement sophistiqués, les paiements par chèque peuvent donc pourvoir, pour un temps, aux besoins de dépenses de la structure.
Pour les sociétés de taille plus importante , on peut néanmoins noter les limites du chèque dans un usage quotidien :
Les chèques en bois, dont les paiements n’aboutissent pas, faute de fonds suffisants ;
Les erreurs d’entrées manuelles ou les chèques rendus illisibles ;
Les falsifications diverses dont le chèque peut faire l’objet après réception.
Il apparaît ainsi que les risques d’utiliser un chéquier de manière courante sont conséquents pour la santé financière d’une activité, surtout quand l’on connaît les options dématérialisées qui s’offrent aux équipes financières.
Pourquoi continuer à proposer le paiement par chèque ?
En prenant en compte la tendance à la baisse du paiement par chèque, on peut alors se demander si l’élimination pure et simple de cette option de paiement ne facilite pas le travail des équipes financières. Pourtant, quelques cas de figure subsistent, plaidant en la faveur du paiement par chèque :
En cas de perte de carte de crédit, ou d’expiration de celle-ci, le chèque peut représenter une alternative sûre, afin de pouvoir conclure, malgré tout, une vente ;
Pour sécuriser la facturation, dans la mesure où les chèques donnent le plus souvent lieu à l’édition d’une facture et d’une trace papier complémentaire.
Dans de tels cas de figure, il peut alors être utile de disposer du paiement par chèque, surtout si ce genre de situation se trouve être fréquent.
Les commerces sont-ils en droit de refuser les chèques ?
De nos jours, avec la multitude d’options de paiement qui existent, les commerçants ont de moins en moins recours aux chèques. Il est donc de leur prérogative de refuser les chèques ou d’indiquer un montant minimum pour leur usage.
Pour les transactions les plus importantes, ou celles pour lesquelles les fonds ne sont pas encore pourvus sur le compte créditeur, le délai de paiement peut constituer une facilité supplémentaire.
En résumé, les entreprises sont en droit de refuser les chèques ou de les accepter sous conditions, mais doivent en informer leurs clients au préalable.
Le paiement par chèque va-t-il vraiment disparaître ?
Selon la Banque de France, le paiement par chèque devient de plus en plus rare. Cette forme de paiement est-elle vouée à l’oubli, ou s’il s’agit simplement d’un cadrage plus précis pour son usage ?
La crise du COVID a, il faut le noter, eu pour effet de réduire plus encore les paiements par chèque, à la faveur d’une croissance exponentielle de l’achat en ligne. Comme pour beaucoup de pratiques acquises durant la crise sanitaire, la tendance, selon la Banque de France, ne semble pas s’estomper et il est ainsi peu probable que le chéquier fasse son grand retour.
Pour autant, le chèque est encore utilisé pour plus de 5 % des transactions annuelles en France. Cette irréductible minorité sera, selon les projections de la Banque de France, toujours représentée à l’horizon 2030.
Le chèque électronique en troisième voie
Le paiement par chèque électronique dispose de beaucoup des avantages déjà proposés par le chèque classique. Ce moyen de paiement plutôt récent fait même office de version 2.0 du chèque papier en mettant en place des mécanismes de sécurité plus avancés que son aîné :
Le paiement s’effectue en ligne dans un environnement sécurisé appartenant à un CCA ;
Il est possible de définir un délai de paiement allant de 3 à 5 jours ouvrables ;
Le chèque électronique est sujet à la signature électronique des deux parties.
Le critère de fiabilité, souvent reproché au chèque papier, résout ce problème en faisant appel à une chambre de compensation automatisée (CCA).
Il s’agit d’un outil tiers qui réceptionne la somme due et la transmet selon les termes convenus entre le vendeur et l’acheteur. Contrairement aux chèques classiques cependant, des frais de transaction existent, les chèques électroniques peuvent être sujets à des frais de transaction.
En résumé, le chèque électronique peut correspondre à une situation de paiement où il est souhaitable que celui-ci soit différé. On peut notamment choisir cette option de paiement pour les échanges entre deux sociétés où les montants importants ont à la fois besoin d’être sécurisés et différés.
Les e-chèques répondent ainsi à des cas d’usage auxquels sont associées les cartes virtuelles prépayées proposées par Spendesk. En disposant d’un moyen de paiement dont la date et le montant d’usage sont fixés au préalable, il est alors possible de mettre en place une gestion interne des dépenses rationnelle et automatisée. Cette option s’avère très utile dans le cas de paiements récurrents ou d’achats sur des sites marchands.
Si le chèque n’est donc pas amené à disparaître, il devient de plus en plus difficile pour les entreprises d’ignorer la multitude d’options simples et sécurisées qui s’offrent à elles.